S’associer, c’est un peu comme un mariage : sur le papier, tout paraît simple. Mais dans les faits, près d’une association sur deux se termine par un conflit.
Et dans la majorité des cas, ce conflit entraîne l’arrêt du projet entrepreneurial.
En plus de 20 ans d’expérience auprès de dirigeants, j’ai vu les mêmes erreurs se répéter. Le point commun : les entrepreneurs ne se posent pas les bonnes questions avant d’y aller.
Dans cet article, je partage avec vous les 5 questions essentielles pour choisir son associé. Elles peuvent paraître simples et évitent les échecs les plus fréquents.
Pourquoi est-il si difficile de bien choisir son associé ?
Beaucoup d’entrepreneurs s’associent pour de mauvaises raisons :
Parce que c’est un ami de longue date.
Parce qu’ils ont peur de se lancer seuls.
Le problème : une mauvaise association est un risque de faillite de l’entreprise.
Blocages dans la prise de décision, conflits sur la répartition du capital, divergence de vision.
Tous ces risques sont évitables si vous prenez le temps de poser les bonnes bases.
En se posant – seulement - 5 questions avant de dire oui, vous sécurisez votre avenir.
Question 1 : Combien de parts de la boîte veux-tu ?
C’est la question de départ.
Trop souvent repoussée, elle crée la majorité des tensions.
Par expérience, les associations égalitaires sont les plus dangereuses.
Parce qu’il n’y pas de réel patron dans la boite.
50/50 : le schéma « magique » mais c’est tragique quand ça plante.
En cas de désaccord, tout est bloqué.
Néanmoins, c’est le plus répandu.
25/25/25/25 : les décisions stratégiques se retrouvent souvent figées avec un 2 contre 2.
Mon conseil : désignez un associé majoritaire. L’équilibre apparent du 50/50 n’est en réalité qu’une bombe à retardement.
Question 2 : Sommes-nous vraiment complémentaires ?
J’ai vu des associés se séparer me dire :
« Je peux faire tout ce que l’autre fait. J’en ai marre de partager le gâteau en 2. »
Un bon associé, ce n’est pas un clone.
Au contraire : si vous savez faire la même chose, vous finirez tôt ou tard par vous marcher dessus.
Un duo solide repose sur la complémentarité :
L’un excelle en vision stratégique,
L’autre en exécution opérationnelle.
Ou encore, l’un en finance, l’autre en commercial.
Mon conseil : définissez clairement vos zones de génie respectives.
Vous devez être indispensables l’un pour l’autre.
Question 3 : tes valeurs sont-elles négociables ?
L’une des erreurs les plus fréquentes, c’est de penser que l’on peut s’adapter à tout.
En réalité, des valeurs divergentes explosent toujours à long terme.
Exemple :
Vous valorisez l’honnêteté.
Votre associé ment régulièrement pour atteindre ses objectifs.
Au départ, vous vous persuadez que vous pouvez le supporter.
Mais tôt ou tard, l’écart devient insupportable.
Mon conseil : vos valeurs ne sont pas négociables. Elles sont le socle de la confiance.
Question 4 : qui a le dernier mot ?
“On prend toutes les décisions ensemble.”
Cette phrase, je l’ai entendue des centaines de fois.
Et dans 100 % des cas, c’est une illusion.
Une entreprise a besoin de clarté : chaque associé doit avoir une zone de décision exclusive.
Exemple :
Le marketing, c’est toi.
La gestion RH, c’est moi.
Mon conseil : adoptez une dictature bienveillante.
Décider à deux de tout, c’est la meilleure façon de ne rien décider du tout.
Question 5 : quel est ton plus gros défaut ?
On connaît souvent les qualités de son futur associé.
Mais ce qui compte, c’est son plus gros défaut et votre capacité à vivre avec au quotidien.
Un associé anxieux, allergique au risque, ou colérique peut être un frein invisible au démarrage.
Sauf qu’au fil du temps, ça use et ça finit par devenir insupportable.
Mon conseil : ne surestimez pas votre seuil de tolérance.
Bonus : les erreurs à éviter quand on choisit son associé
La plupart des gens se mentent à eux-mêmes par envie de s’associer à tout prix.
Bien choisir son associé, c’est éviter une séparation douloureuse plus tard.
Gardez à l’esprit quelques pièges classiques :
S’associer par peur d’être seul.
Monter une boîte avec un ami “parce que ça serait sympa”.
Ne pas rédiger de pacte d’associés.
Le pacte d’associés est un outil juridique indispensable. Il fixe noir sur blanc les règles : sortie d’un associé, modalités de décision, répartition des rôles.
Trop de sociétés familiales gérant des enjeux financiers de plus d’un million d’euros sautent cette étape et le paient cher plus tard.
Conclusion
Bien choisir son associé, c’est réussir son projet de vie.
Les 5 questions à poser avant de s’engager sont simples :
- Combien de parts veux-tu ?
- Sommes-nous complémentaires ?
- Tes valeurs sont-elles négociables ?
- Qui a le dernier mot ?
- Quel est ton plus gros défaut ?
La règle d’or : y répondre avec une honnêteté totale.
Car le pire danger, ce n’est pas de se tromper d’associé mais de se mentir à soi-même pour se lancer à tout prix.
Pour réussir, mettez toutes les chances de votre côté.
Autorisez-vous le meilleur.